Nous, commerçants, réagissons dans l'union et faisons-nous entendre !

Pour quelles raisons ? Jusqu’à maintenant, cela se résume, avec l’équipe de l’association dont je salue ici le travail, merci à Laurence (pharmacie des enfants rouges) et Nicolas (fromagerie Jouannault), à récupérer auprès des commerçants, l’argent qui servira à financer les illuminations de Noël. Bref, une galère, pris entre le refus des grandes enseignes ou des chaînes de magasins et la mauvaise foi de certains de nos collègues, caricaturant ainsi l’esprit du petit commerçant.

Nous, association des commerçants de Paris, rencontrons tous les mêmes problèmes. Mais si cela se résume aux décorations de Noël alors arrêtons tout ! Car cela n’est pas valorisant, ni pour nous, ni pour notre travail, il serait peut-être temps de nous unir et de nous affirmer. 
Les élections approchant, élus et candidats se font visibles et se disent à l’écoute.

Il est temps d’affirmer, d’expliquer notre travail, notre rôle social, notre rôle économique et notre rôle humain au quotidien.
Il faut montrer une autre image de notre travail que celle véhiculée par des clichés méprisants jusque dans la tête de nombre de nos élus, tous partis confondus. Nous ne sommes pas des cibles électorales car nous sommes isolés, d’abord par notre travail, nos responsabilités financières, sociales, juridiques. En résumé, nous avons tous le nez dans le guidon et tout particulièrement cette année débutée sous le signe des gilets jaunes et terminée par cette grève. 

Pardonnez nos petites souffrances ; combien de faillites en janvier…

-Qui connait le statut du commerçant ? 

-Qui s’intéresse à nos conditions de travail : chômage, arrêts maladies, droit de grève, 35h, retraite : nous, commerçants, sommes loin d’être favorisés dans ces différents domaines. 

-Qui mesure notre dévotion quotidienne pour nos clients, nos salariés, nos voisins ?

-Qui valorise ces liens sociaux que nous maintenons chaque jour quand ceux-ci se distendent, et se manifestent parfois à coup de pavés sur nos vitrines ? 

-Qui valorise notre rôle de vigie pour la sécurité de nos concitoyens quand la délinquance, l'incivilité ne font qu’exploser à Paris et que la seule réponse apportée par la Mairie est une brigade d’agents chargés de taxer essentiellement les personnes en capacité de payer, à savoir nous les commerçants. 

-Qui connait les efforts que nous prodiguons pour l'accueil des touristes étrangers afin de pallier l’image négative qu’ils ont de ce Paris en grève, en émeute, en insécurité, en insalubrité, en travaux permanents ? 

Soyons quand même positifs comme nous devons l’être chaque jour pour nos clients. 

Nous sommes des gens pragmatiques, nous avons des demandes et pouvons y répondre par des solutions simples. Commençons par le sujet récurrent des illuminations de Noel : 

-Ne serait-il pas envisageable d’imaginer un projet global, esthétique, artistique pour l’ensemble de Paris, coordonné et financé annuellement par la mairie ou la chambre du commerce ?
-Peut-on étudier l’extension de l’ouverture des magasins le dimanche à tout Paris? Beaucoup ont dû fermer tous les samedis en raison des manifestations. Les commerçants, même petits, sont des personnes responsables vis-à-vis de leurs salariés et ne détournent pas les droits du travail. 

-Peut-on imaginer une collecte des déchets spécifique aux commerces?
-Peut-on revoir dans nos rues une police visible présente jour et nuit ?
-Quid de la vidéo ?
-Peut-on exiger plus d’efficacité concernant la propreté de nos rues, de nos trottoirs et de nos parcs ?
-Ne peut-on pas réfléchir à une politique d’aide aux logements pour nos salariés aux revenus les plus bas, premières victimes collatérales de cette grève étant donné qu’ ils habitent souvent dans des lieux très éloignés de Paris. 
-Ne peut-on pas imaginer une politique fiscale incitative pour encourager les commerçants à entretenir et embellir leurs locaux afin d’accueillir au mieux leurs clients, les touristes étrangers ; pensons aux JO 2024 !

Pendant cette campagne électorale, on nous parle d’engagement citoyen, et nous le vivons chaque jour ; en effet, nous entretenons un lien social de proximité et ce rôle est indispensable à la ville, et nous devons le valoriser pour nous faire entendre.

Combien de services gratuits d’aides apportons-nous chaque jour autour de nous ?
Je l’ignore mais je le constate chaque jour autour de moi rue de Bretagne.
Combien de commerçants se rendent chaque jour disponibles pour rendre service aux gens du quartier ? Combien par leurs actions anonymes, participent activement et sont solidaires de la collectivité ?

Noël n’est pas annulé contrairement à ce qu’ont scandé les syndicats mais bel et bien gâché, non seulement sur le plan financier, mais aussi et surtout sur le plan humain. Un de nos collègues de la rue de Bretagne a eu un grave accident de scooter qu’il n’utilisait que rarement. Combien d’autres accidents ?
Ce gâchis doit cesser ! 

Que l’on nous écoute ! Que l’on nous laisse travailler ! Que l’on respecte nos commerces et ceux qui y travaillent ! Il est grand temps que chacun prenne ses responsabilités, en dehors de tout jeu politique et de toute campagne: État, région, mairie, préfecture. 
La solution de facilité qui consiste pour chacun à se renvoyer sans cesse la balle est tout sauf constructive. Ce n’est plus admissible, que chacun ait le courage d’enfin prendre ses responsabilités !

Je vous présente à tous mes meilleurs vœux pour 2020, que cette nouvelle année ne ressemble pas à la précédente, réagissons dans l’union et faisons-nous entendre.

Philippe Gaudry
Président de l’association des commerçants de la rue de Bretagne (3e)