"Avec le financement participatif, on part seul et on arrive à 500 !"
Adrien Aumont

Adrien Aumont, fondateur des plateformes de crowdfunding  KissKissBankBank, HelloMerci et Lendopolis, répond à nos questions.

A qui s’adresse KissKissbanbank ?

KissKissBankBank cible les secteurs de la création, de l’innovation, de la solidarité. La contrepartie crée un lien émotionnel fort entre la communauté et le porteur de projet, c’est presque du troc.

Pourquoi avoir lancé deux autres plateformes ?

KissKissBankBank ne répondait pas toujours aux besoins des porteurs de projet et des prêteurs car la contrepartie matérielle n’est pas toujours possible. Nous avons donc lancé Hellomerci, basée sur le principe du prêt solidaire. Le porteur de projet peut emprunter jusqu’à 10 000 euros.

Enfin, nous avons lancé il y a 3 mois, Lendopolis "l’économie dont vous êtes le héros". Cette plateforme est destinée aux TPE et PME, qui veulent emprunter pour se développer. Elles peuvent emprunter de 10 000 euros à 1 million d’euros, remboursables sur 5 ans. Les internautes percevront des intérêts allant de 5 à 12%, selon la notation de l’entreprise et donc le niveau de risque.

Nous souhaitons avec Lendopolis que les Français mettent leur épargne dans l’économie réelle, dans les TPE et PME, et que l’entrepreneur se consacre au pilotage de son entreprise, et non à trouver des fonds.

Et ça marche : depuis le lancement de Lendopolis, 600 K€ ont été collectés, 11 projets ont été financés, 3 sont en cours, seuls 4 n’ont pas réussi. Une des entreprises s’est même financée en seulement 4 jours !

On parle de l’arrivée de Kickstarter sur le marché français ; le marché n’est-il pas saturé en France, avec 50 plateformes de financement ?

Le marché français sera difficile à pénétrer pour Kickstarter car les deux gros acteurs européens sont en France : KissKissBankBank et Ulule. En France, il y avait beaucoup d’acteurs sur le modèle du don en contrepartie, mais il y en aura de moins en moins. En Europe il restera quelques grandes plateformes : KissKissBankBank, Ulule en France, Startnext en Allemagne et Verkami en Espagne.

Les marchés se développe bien sur le prêt entre particuliers et la levée de capitaux, grâce notamment au cadre légal qui vient d’être défini.

Vous signez des partenariats avec des organismes comme les CCI, qu’en attendez-vous ?

Nous ne sommes pas un organisme d’accompagnement des entreprises, mais on est assuré de la qualité des projets parce qu’ils ont été accompagnés par une CCI. Nous intervenons auprès des porteurs de projet dans le cadre de formations dispensées par les CCI. De plus, nous formons les conseillers des CCI au financement participatif.

Quels sont les avantages pour une entreprise à lever des fonds via une plateforme de financement participatif ?

Les plateformes sont à la fois une alternative et un complément aux outils de financement existants. En tant que complément, elle permet au chef d’entreprise d’avoir plus de diversité.
La plus grande des vertus du financement participatif, c’est de fédérer une foule, de partis seul et d’arriver à 500. C’est un outil de plébiscite qui rassemble une communauté bienveillante.

Quels conseils donneriez-vous à un porteur de projet qui veut lever des fonds grâce au financement participatif ?

Je lui donnerais 3 conseils :

1.    Déterminez votre communauté : votre objectif de financement doit être en cohérence avec cette communauté.

2.    Présentez votre projet de manière attractive, racontez une histoire alléchante. Sur chacune de nos plateformes, il y a une équipe qui peut conseiller les entrepreneurs, mais on s’appuie aussi sur nos partenaires, sur les gens que l’on a formés, notamment dans les CCI.

3.    Faites campagne, mobilisez-vous !

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Mis à jour le 04/03/2015