Le mot de l'expert

Editorial

Une rentrée de plus !

 

Par Philippe Crevel, spécialiste des questions macro-économiques, Directeur du Cercle de l’Epargne, en partenariat avec AG2R LA MONDIALE.

Toute rentrée de septembre a vocation à être difficile. Elle est par nature plus dure que la précédente. Les gouvernements sont censés craindre cette période susceptible d’être propice aux mouvements d’humeur de la population. Pour autant, dans l’histoire, il n’est pas écrit que septembre soit le mois le plus riche pour les conflits  sociaux. En 2022, le contexte économique et financier pourrait certes donner raison aux oiseaux de mauvais augure. Après trois décennies d’absence, l’inflation est de retour.

Sur fond d’abondantes liquidités, elle est provoquée par les fortes tensions générées par la guerre en Ukraine sur les marchés des matières premières, de l’énergie et des produits agricoles. Cette inflation avait commencé à se manifester après les confinements liés à la crise sanitaire du fait des déséquilibres entre l’offre et la demande que ces fermetures administratives avaient provoqués. La hausse des prix érode le pouvoir d’achat des ménages. Dans un grand nombre de pays occidentaux, pour atténuer les effets de cette vague d’inflation, les gouvernements ont adopté des mesures de grande ampleur prenant la forme de ristournes ou de boucliers tarifaires. Les pouvoirs publics espèrent ainsi éviter l’enclenchement de spirales inflationnistes avec une éventuelle transmission de la hausse des prix sur les salaires. Le contribuable est appelé à prendre à sa charge les conséquences de l’inflation en lieu et place des consommateurs.  

Dans un environnement anxiogène, les Français maintiennent un important effort d’épargne. Ils mettent de l’argent de côté par précaution pour financer des achats qui pourraient coûter plus cher ou pour s’acquitter d’impôts qui pourraient, dans un proche avenir, augmenter. La retraite constitue également une motivation récurrente de l’épargne. Les annonces répétées sur une éventuelle réforme des retraites et la question lancinante du niveau de vie après la cessation d’activité incitent les Français à consacrer une part de leur épargne à la préparation financière de leur retraite. Cette motivation explique les bons débuts du Plan d’Épargne Retraite qui a été créé par la loi PACTE. À la fin du premier semestre 2022, 3,4 millions d’assurés détenaient un PER individuel pour un encours de 41,4 milliards d’euros.  

Depuis deux ans, l’économie se joue des prévisionnistes. Le rebond post confinements a surpris par sa force. Le chômage de masse a laissé la place, en quelques mois, à des pénuries de main d’œuvre. Les besoins en emplois apparaissent importants. La numérisation des activités, la transition énergétique et le vieillissement de la population s’accompagnent naturellement d’un changement de modèle. Les vieilles règles héritées de la fin de la Seconde Guerre mondiale deviennent caduques mais il n’en demeure pas moins qu’en cette rentrée, l’association "épargne, travail et progrès technique" demeure d’actualité pour relever les défis auxquels tous les États sont confrontés. 

Le 25 août 2022
Par Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne, en partenariat avec AG2R LA MONDIALE.


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