L’enquête CCI Paris auprès des commerçants de l’Ile de la Cité le confirme, l'impact de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame est catastrophique, notamment rue du Cloître Notre Dame et rue d’Arcole.
L’impact a été particulièrement important lors de la semaine après l’incendie (semaine du 15 au 21 avril), avec des baisses de chiffre d’affaires allant de -50% à -100%. Ainsi 72% des commerçants n’ont pas réalisé de chiffre d’affaires lors de cette semaine- là notamment en raison des fermetures de rue. Rue du Cloître Notre Dame, celles-ci ont duré plus d’un mois.
La clientèle touristique (celle dont l’activité des commerçants dépend le plus) a considérablement diminué selon les trois quarts des commerçants interrogés (85% pour la clientèle étrangère et 70% pour les touristes français). Le nombre de « badauds » (parisiens ou franciliens venus dans l’île de la Cité uniquement par curiosité et non pour consommer, a quant à lui considérablement augmenté.
Les commerçants interrogés ont exprimé une forte inquiétude quant à l’avenir de leur activité. Les 11 commerces les plus touchés, situés rue du Cloître Notre Dame, s’interrogent en particulier sur les conditions de leur réouverture après plus d’un mois de fermeture. Ils appréhendent des fermetures intempestives de la rue à cause notamment des travaux de reconstruction de la cathédrale (passage de véhicules et de matériels lourds, installation de grues) empêchant la reprise d’une activité normale. Plusieurs commerces craignent en outre que les Tours Opérateurs suppriment des circuits touristiques la visites de l’Ile de la Cité Notre Dame. Ils souhaitent par conséquent un nouveau plan de circulation piétonnier, rue de la Cité et le long de l’Hôtel Dieu pour rétablir le flux touristique.
De ce qui précède, l’on peut également mesurer les conséquences sur les salariés des commerces impactés et des répercussions sur la vie économique de l’Ile. En effet, les 25 commerces interrogés lors de cette enquête embauchent à eux tous 140 salariés, dont 33 pour ceux de la rue du Cloître Notre Dame. Or une majorité de ces commerces a déjà mis ses salariés en activité partielle, suivi de licenciement économique et chômage technique.
Cette enquête a été réalisée à la demande de l’association des commerçants de l’Ile. Son objectif a été de mesurer les conséquences de l’incendie sur la fréquentation des commerces, suite notamment aux fermetures de rues et de fournir des arguments pour des demandes d’indemnisation.
Cette aide financière s’adresse aux commerçants dont le chiffre d’affaires est inférieur à un million d’euros.
A l'issue d'une rencontre avec les représentants de l'association des commerçants de l'Île de la Cité et des élus du quartier le 17 juin, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé le déblocage d’une aide de 350 000 € pour les commerçants situés « dans le périmètre immédiat de Notre Dame » en proie à des difficultés depuis l’incendie.
Les années à venir en question
Le ministre a également annoncé la mise en place d'un groupe de travail chargé d"une réflexion de plus long terme" sur l'avenir de ces commerces. Dans la mesure où la reconstruction de la cathédrale va prendre plusieurs années, il faut garantir "que ces commerces puissent fonctionner de manière raisonnable dans les années qui viennent" malgré les difficultés d'accès ou les problèmes liés aux chantiers, a précisé Bruno Le Maire.
Selon l’association des commerçants, une cinquantaine de commerces sont confrontés à des difficultés depuis l’incendie du 15 avril. Mais « vous avez parfois plusieurs familles qui vivent des revenus d’un même commerce, a souligné le président de l’association des commerçants, Patrice Lejeune, saluant toutefois le déblocage de l’enveloppe de 350 000 € comme une 1ère étape.
Ce dispositif vient s’ajouter à l’étalement des échéances sociales et fiscales.
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