
Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
Les employeurs sont tenus de mettre en place une organisation et des moyens adaptés pour faire face aux situations d’exposition aux épisodes de forte chaleur, au risque de voir leurs responsabilités engagées en cas de manquement à leur obligation de sécurité envers leurs salariés.
Le Code du travail dans son article L4121-1 dispose que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Pour ce faire, il doit mener des actions de prévention des risques professionnels, d’information et de formation auprès de ses salariés.
Des vagues de chaleurs commencent à toucher l’ensemble du territoire. Les employeurs sont tenus dans ces circonstances de mettre en place une organisation et des moyens adaptés pour faire face aux situations d’exposition aux épisodes de forte chaleur, au risque de voir leurs responsabilités engagées en cas de manquement à leur obligation de sécurité envers leurs salariés.
Pour diminuer les risques liés aux vagues de chaleur, les Ministères des Solidarités & de la Santé, de l’Intérieur et du Travail ont rédigé en 2003 un Plan National Canicule (PNC) qui est mis depuis régulièrement à jour et adapté pour protéger les personnes les plus vulnérables.
D’autre part, une circulaire a vu le jour en 2013 qui a adapté plus spécifiquement le PNC à la situation des travailleurs.
Ainsi, en fonction de la température enregistrée, différents niveaux d’alerte (avec des couleurs s’y référant) ont été établis avec des actions et des mesures associées afin de prévenir et limiter les effets sanitaires et mieux organiser le travail. Il existe 4 niveaux d’alerte :
Enfin l’instruction interministérielle en date du 7 mai 2021 vient faire évoluer le PNC en mettant en place un nouveau dispositif "disposition spécifique Orsec gestion sanitaire des vagues de chaleur".
Il n’y a pas de définition stricte de la canicule, mais les experts estiment que celle-ci est établie dès lors que "les températures observées sont élevées, jour et nuit, pendant au moins trois jours d’affilée". La température est considérée comme élevée en fonction des normales de saison régulièrement enregistrées région par région.
L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) estime que la température au-delà de laquelle il existe un danger et un risque d’accidents du travail potentiellement mortels est de 33°C.
Au titre du dispositif "activité partielle" (article R. 5122-1 du Code du travail), une indemnisation peut être sollicitée par toute entreprise contrainte de réduire ou de suspendre temporairement son activité, dans le cas notamment de sinistres ou d’intempéries de caractère exceptionnel. D’autre part, une récupération des heures perdues pour cause de canicule en cas d’activation du niveau orange ou rouge par Météo France peut être mobilisée. A défaut d’accord, la récupération des heures ne peut avoir pour effet d’augmenter la durée du travail de plus d’une heure par jour, ni de plus de 8 heures par semaine.
L’article L4122-1 du Code du travail rappelle que "Conformément aux instructions qui lui sont données par l'employeur, dans les conditions prévues au Règlement Intérieur pour les entreprises tenues d'en élaborer un, il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail.
Niveau d'alerte canicule | Les obligations de l'employeur |
Vigilance orange |
Les travailleurs sur sitePour limiter les risques d’accidents du travail, les mesures suivantes doivent être prises :
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Les travailleurs en extérieurS’agissant des travailleurs en extérieur, les employeurs doivent plus particulièrement veiller à :
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Vigilance rouge |
En cas de vigilance rouge déclenchée par Météo France, l’employeur doit alors réévaluer régulièrement les risques d’exposition pour chacun de ses salariés en fonction de l’évolution de la température, de la nature des travaux à réaliser, de l’âge et de l’état de santé des salariés. Dans l’hypothèse où les précautions prises par l’employeur ne permettent pas de garantir la santé et la sécurité des travailleurs, l’activité peut être suspendue. Les entreprises peuvent dès lors avoir accès au dispositif d’activité partielle ou encore de récupération des heures perdues. A noter que dans le secteur du BTP, les employeurs peuvent en outre bénéficier du dispositif "intempéries", étant cependant précisé que les différents dispositifs ne sont pas cumulables. Enfin, en cas de questions, l’Inspection du travail demeure mobilisée pour accompagner les entreprises dans la mise en place des mesures de précaution. |
Les instructions de l'employeur précisent en particulier lorsque la nature des risques le justifie, les conditions d'utilisation des équipements de travail, des moyens de protection, des substances et préparations dangereuses. Elles sont adaptées à la nature des tâches à accomplir.
Les dispositions du premier alinéa sont sans incidence sur le principe de la responsabilité de l'employeur."
Enfin il est important de consulter régulièrement le bulletin météorologique pour connaître le niveau d’alerte régional et d’adapter les mesures de prévention. Vous pouvez aussi vous rapprocher de votre Service de Santé au Travail pour obtenir des conseils.
Pour vous aider à informer et sensibiliser vos salariés sur les risques pour leur santé, l’INRS a mis à votre disposition différentes brochures et dépliants avec notamment 11 conseils en image (mesures techniques et organisationnelles) pour agir et contribuer à diminuer les risques.
Le salarié peut dans ce cas :
Lorsque le salarié souhaite exercer son droit de retrait, il doit immédiatement alerter son employeur.
Si le motif invoqué est légitime, il ne pourra pas y avoir de retenue sur son salaire, ni sanction disciplinaire à son égard et l’employeur ne pourra le contraindre à reprendre son travail si le risque est toujours présent.
L’entreprise peut notamment, lorsqu’elle ne respecte pas son obligation de sécurité et de prudence prévue par la loi, encourir des sanctions pénales avec une amende pouvant aller de 10.000 euros par salarié concerné par l’infraction jusqu’à 30 000 euros en cas de récidive et un an d’emprisonnement (art. L4741-1 du Code du travail).
Cela concerne les textes du Code du travail repris par la disposition spécifique ORSEC (mise à disposition de boissons, obligations d’éviter les élévations exagérées de températures dans les locaux fermés, de protéger les postes de travail extérieurs des conditions atmosphériques. (Titre II livre II du Code du travail).
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L’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.