
Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
La loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 porte l’ambition d’un accompagnement des personnes en recherche d’emploi plus individualisé car mieux adapté au niveau d’autonomie et aux besoins de chacun, et plus fluide afin d’améliorer leur insertion professionnelle en leur apportant la bonne solution au bon moment grâce à une meilleure coopération entre tous les acteurs de l’emploi et de l’insertion réunis au sein du Réseau pour l’emploi. Les évolutions de la loi pour le plein emploi entrent en vigueur en janvier 2025
À l'aube de cette nouvelle année 2025, nous pouvons continuer de constater que la France s'engage résolument sur la voie d'une transformation sociale majeure, en ce qui concerne le monde du travail. Dans ce contexte de changement, la réforme du Revenu de Solidarité Active (RSA), qui est entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025, marque un tournant décisif dans notre approche de l'inclusion et du retour à l'emploi. Cette initiative ambitieuse vise à insuffler une dynamique nouvelle, plaçant l'accompagnement personnalisé au cœur de la réinsertion professionnelle.
Désormais, il sera acté que l’ensemble des bénéficiaires du RSA sont automatiquement inscrits à France Travail, l'entité qui a succédé à Pôle emploi le 1er janvier 2024. Cette mesure, qui est loin d'être une simple formalité administrative, ouvre aux allocataires les portes d'un accompagnement intensif et personnalisé. Ainsi, ces derniers se voient avoir accès à une panoplie de services tels que des ateliers collectifs, des conseils sur mesure pour des projets de formation ou de reconversion et un suivi rapproché par un référent dédié. Force est de constater que l’objectif est clair, il s’agit de transformer le RSA en un tremplin vers une insertion professionnelle durable.
Au cœur de cette réforme se trouve également le "contrat d'engagement", soit un accord co-construit entre le bénéficiaire et son conseiller référent. Ce contrat détaille un plan de plusieurs actions précises, définissant les objectifs d'insertion sociale et professionnelle. Mais ce contrat inclut également une nouveauté majeure (une nouveauté qui a fait couler beaucoup d’encre numérique), l'obligation pour l'allocataire de participer à des activités hebdomadaires, à hauteur de 15 à 20 heures. Ces activités, loin d'être une contrainte, englobent des formations, des stages, des immersions en entreprise, voire des missions bénévoles encadrées. En résumé, elles visent essentiellement à renforcer les compétences des « engagés », à élargir leur horizon professionnel et à faciliter leur retour à l'emploi.
La réforme du RSA met l'accent sur un suivi individualisé, assuré par des référents dédiés. Ces professionnels ont pour mission d'évaluer les besoins spécifiques de chaque allocataire afin de coordonner des actions d'insertion et ainsi pouvoir proposer des solutions adaptées aux obstacles rencontrés par les différents profils concernés. Ces freins, qu’ils concernent la mobilité, la formation ou la garde d’enfants, ne doivent plus constituer un obstacle à l’insertion professionnelle. L'ambition de la réforme est de pouvoir fournir un soutien sur mesure, afin de favoriser une insertion professionnelle pérenne.
Cependant, la mise en marche de ce grand plan d’action de réforme du RSA n’est pas apparue dès le 1er janvier 2025. De premières expérimentations, menées dans plusieurs départements, ont donné des résultats prometteurs. Selon les données disponibles, environ 54% des bénéficiaires ont accédé à un emploi dans les 12 mois suivant leur entrée en parcours, dont 27% en emploi durable. Ces chiffres témoignent de l'efficacité potentielle de ce nouveau dispositif. Cependant, comme dans tous changements, des défis subsistent. Par exemple, certaines critiques pointent un certain manque de ressources humaines et financières pour assurer un accompagnement de qualité, notamment dans les zones rurales ou défavorisées. Zones où les opportunités d'insertion peuvent être beaucoup plus limitées. Ainsi, Il est donc essentiel de veiller à une mise en œuvre équitable et adaptée aux besoins de tous les bénéficiaires.
Enfin, cette réforme du RSA s'inscrit dans une vision beaucoup plus large d'une société inclusive, où chacun se verrait avoir la possibilité de trouver sa place et de contribuer activement. Une analyse approfondie de cette réforme met en lumière un point essentiel : l’insertion professionnelle ne se limite pas à la simple recherche d’un emploi. Elle repose sur un accompagnement global, prenant en compte les dimensions sociales, familiales et personnelles de chaque individu. En renforçant les interactions entre les bénéficiaires, les institutions et le monde du travail, cette réforme ambitionne de créer un écosystème propice à l’épanouissement de tous. Toutefois, si cette vision semble prometteuse sur le papier, il est encore trop tôt pour en évaluer concrètement les effets.
Nous autres, acteurs des ressources humaines, nous avons un rôle clé à jouer dans cette transformation en soutenant cette réforme et en participant activement à sa mise en œuvre. Car, nous avons les moyens et les compétences pour contribuer à bâtir un avenir où l'inclusion et la solidarité ne sont pas des mots « politiques » et vains, mais au contraire, peuvent être les piliers d'une société de demain plus juste et, surtout, plus humaine.
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Pour favoriser la rencontre entre les personnes privées durablement d’emploi et les entreprises présentant des difficultés de recrutement, trois nouveaux textes de loi ont été adoptés afin de soutenir le développement de l’Insertion par l'activité économique (IAE).
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L'intérim d'insertion se distingue par sa double mission : répondre aux besoins des entreprises en matière de recrutement tout en favorisant l'insertion professionnelle des personnes éloignées du marché de l'emploi. Cette approche innovante place l'humain au cœur du processus de recrutement, offrant aux entreprises une manière différente d'envisager leur responsabilité sociale et de transformer leurs processus RH.
En France, 2,5 millions de personnes sont éloignées de l’emploi pour diverses raisons. L’emploi est un puissant vecteur d’inclusion et de lutte contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion et peut répondre à des enjeux stratégiques de l'entreprise.