
Lettre d'information mensuelle de la CCI Paris Ile-de-France consacrée à la gestion des ressources humaines : actualités, jurisprudence, fiches pratiques, outils, témoignages d'experts...
La clause de non-concurrence, la clause de mobilité et la clause de confidentialité sont couramment utilisées pour protéger les intérêts de l'entreprise et encadrer les obligations des salariés. Quelles en sont les conditions de validité et les sanctions en cas de non-respect ?
La clause de non-concurrence est définie par la jurisprudence comme une clause insérée dans le contrat de travail qui interdit à un salarié, après la rupture de son contrat, d’exercer une activité concurrente à celle de son ancien employeur, que ce soit pour son propre compte ou pour un tiers.
Pour être valable la clause doit respecter certains critères cumulatifs, elle doit :
Une contrepartie financière doit être versée au salarié (versement unique ou versement périodique) dont le montant doit être proportionnel à la limitation de liberté professionnelle imposée au salarié ainsi qu’à la durée d’application de la clause. Il est interdit de fixer ce montant en fonction de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise ou en fonction du motif de la rupture du contrat de travail.
La clause de non-concurrence va s’appliquer à la rupture du contrat de travail et quel que soit le mode de rupture du contrat.
En cas de départ à la retraite à la fin du contrat de travail, l’employeur doit lever la clause de non-concurrence dans le délai prévu au contrat de travail ou la convention collective. Dans le cas contraire le paiement de la contrepartie financière reste dû au salarié.
Même si la clause de non-concurrence est prévue au contrat de travail, l’employeur peut décider, si le contrat de travail ou la convention collective le prévoit ou encore en cas d’un commun accord, de ne pas l’appliquer, il sera alors dispensé du versement de l’indemnité.
La renonciation doit être claire et non équivoque. Elle doit être notifiée au salarié par écrit par lettre recommandée avec accusé réception.
La clause de mobilité est une stipulation du contrat de travail ou de la convention collective qui prévoit que le salarié accepte que l'employeur puisse modifier unilatéralement son lieu de travail dans une sphère géographique prédéterminée.
Pour être valable la clause doit :
La clause de mobilité géographique ne constitue qu’un simple changement des conditions de travail, l’employeur peut donc l’imposer au salarié mais il doit toutefois respecter certaines conditions de mise en œuvre :
En cas de mobilité imposée par l’employeur, le salarié peut avoir droit à une compensation financière pour les frais de déménagement ou de transport. Ainsi qu’à d’autres avantages (logement de fonction, primes, etc.).
En présence d’une clause de mobilité valable, le salarié ne peut pas refuser la mutation. S’il refuse de modifier son lieu de travail, il commet une faute pouvant aller jusqu’à son licenciement pour refus de mutation.
Toutefois un refus peut être légitime si la mise en œuvre est brutale, qu’elle porte une atteinte injustifiée et disproportionnée à la vie privée et familiale du salarié ou si elle n’est pas justifiée par l’intérêt de l’entreprise (en cas de discrimination ou mesure de rétorsion...).
La clause de confidentialité est une clause qui impose au salarié de ne pas divulguer certaines informations sensibles ou stratégiques de l’entreprise, pendant et éventuellement si c’est nécessaire et justifié, après le contrat à des personnes extérieures à l’entreprise mais également en interne.
La clause de confidentialité permet de renforcer l’obligation générale de loyauté et de discrétion qui s’impose automatiquement au salarié lorsqu’il signe un contrat de travail. Elle permet aussi de déterminer exactement quelles sont les informations qui devront rester confidentielles et élargit le panel des sanctions possibles en cas de non-respect.
Contrairement à la clause de non-concurrence, la clause de confidentialité n’ouvre pas droit à une contrepartie financière.
Pour être valable la clause doit :
La clause de confidentialité va s’appliquer tout au long du contrat et quel que soit le type de contrat (CDI, CDD, contrat en alternance...) dès lors que le salarié peut avoir accès à des informations sensibles dans le cadre de ses fonctions. La clause peut aussi se prolonger même après la rupture du contrat (Cass.soc 19 mars 2008 n°06-45322).
Clause | Non-concurrence | Mobilité | Confidentialité |
Objet | Empêcher une activité concurrente après la rupture du contrat | Permettre un changement de lieu de travail | Interdire la divulgation d’informations sensibles |
Conditions de validité | Ecrite, protection des intérêts légitimes de l’entreprise, limitée dans le temps et l’espace, doit viser une activité spécifique | Ecrite, Protection des intérêts légitimes de l’entreprise, justifiée par les fonctions du salarié,Zone géographique définie, mise en œuvre de bonne foi, proportionnée au but recherché, délai de prévenance suffisant à respecter | Ecrite, Justifiée par les fonctions, proportionnée au but recherché par l’entreprise, mentions précises des informations confidentielles à ne pas divulguer |
Durée d’application | Après la rupture du contrat | Pendant l’exécution du contrat | Pendant et après le contrat |
Contrepartie financière | Obligatoire | Compensation financière possible pour frais de déménagement ou de transport. Autres avantages possibles (logement de fonction, primes...) | Non obligatoire |
Sanctions pour le salarié | Interruption du versement, Dommages-intérêts, restitution de la contrepartie perçue | Licenciement pour faute simple | Dommages-intérêts, sanction disciplinaire et/ou sanction pénale, licenciement disciplinaire |
Ces trois clauses – non-concurrence, mobilité et confidentialité – sont des outils juridiques essentiels pour protéger les intérêts de l’entreprise et encadrer les obligations des salariés. Leur validité repose sur des conditions strictes et leur mise en œuvre doit être proportionnée et justifiée. En cas de non-respect, des sanctions peuvent être appliquées, allant des dommages-intérêts à des sanctions disciplinaires et/ou pénales voire jusqu’au licenciement. Il est donc crucial pour les entreprises de bien rédiger ces clauses et de veiller à leur application conformément au droit du travail.
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La clause de non concurrence a pour objet d'interdire au salarié, pendant une certaine période et dans une zone géographique limitée, d'exercer à l'issue du contrat de travail, une activité concurrente de celle de son employeur.
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Le contrat de travail a vocation à régir l’ensemble des relations employeur/salarié. A ce titre, il va contenir un certain nombre de clauses que les deux parties sont en principe libres de déterminer selon l'article L. 1221-1 Code du travail.