Basée à Montrouge (92), Primer Consulting s’est d’abord développé comme un cabinet de conseil avant d’adopter en 2021 le statut d’Entreprise de Services du Numérique (ESN).
L’entreprise a bâti sa réputation dans un domaine en forte croissance, la cybersécurité et l’intelligence artificielle. « Nous avons eu l’idée de combiner intelligence artificielle et cybersécurité. C’est ainsi qu’est né Primer AI, un produit capable d’anticiper et de préparer les réponses aux cybermenaces pour soutenir les agents en charge de la sécurité » précise Ali Haïdar, fondateur et dirigeant. Ce virage vers la cybersécurité a permis de singulariser son offre et d’ouvrir de nouvelles perspectives.
Primer Consulting accompagne des clients du secteur financier, des assurances et des laboratoires.
« Nous sommes plus qu’une ESN. J’ai grandi en tant que consultant et j’ai voulu bâtir un cabinet qui me ressemble, qui dépasse l’image parfois négative que peut véhiculer ce terme d’ESN. Mon ambition est de placer la qualité des projets, la méthodologie et la confiance au cœur de la philosophie dans laquelle les experts aiment travailler. Je suis fier d’avoir réussi à les attirer et les fidéliser autour de moi » souligne-t-il.
Avec une équipe de dix personnes, essentiellement composée d’ingénieurs et de spécialistes en cybersécurité, Primer Consulting a progressivement élargi son champ d’action. Dans ce contexte, l’international s’est imposé naturellement.
Habitué à travailler avec des clients et partenaires sur plusieurs continents, Ali Haïdar a naturellement envisagé l’international comme relais de croissance. Le choix du Maroc n’est pas le fruit du hasard.
D’une part, plusieurs prospects de Primer Consulting, basés au Maroc, exprimaient la nécessité de collaborer avec une entreprise disposant d’une présence locale pour déployer et maintenir des solutions de cybersécurité.
D’autre part, le marché marocain de la cybersécurité est en pleine effervescence, mais reste en quête de maturité, notamment dans l’accompagnement des Directions des Systèmes d’Information (DSI) et des Responsables de la Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI). « Ils sont bien équipés en technologies, mais il manque souvent la dimension gouvernance et accompagnement. C’est là que Primer Consulting peut apporter une réelle valeur ajoutée » complète-t-il.
Par ailleurs, Casablanca concentre la majorité des grandes entreprises du pays, particulièrement dans le secteur bancaire et de l’assurance, cœur de cible de Primer Consulting. Et le Maroc est un point d’entrée naturel vers le continent africain.
La création d’une filiale à Casablanca s’est donc imposée. L’objectif est d’offrir un support technico-commercial local et de développer progressivement une clientèle nouvelle. « Cependant, même si je connaissais l’écosystème marocain, je n’avais jamais fait de business dans ce pays.
Je voulais capitaliser sur mon expérience et saisir le potentiel de ce marché de la cybersécurité, mais pas n’importe comment » rapporte Ali Haïdar.
Afin de structurer son projet et obtenir un accompagnement sur trois volets essentiels : la stratégie business, l’appui administratif et l’ingénierie financière, Ali Haïdar s’est rapproché de la CCI Paris-Île-de-France et de la Team France Export.
Pour sécuriser ce projet international, Ali Haïdar a bénéficié d’un accompagnement rapproché de la CCI Paris-Île-de-France et de la Team France Export.
« Je ne savais pas trop par où commencer. L’accompagnement de la CCI a été déterminant. Fernando et Benjamin, mes conseillers, ne se sont pas contentés de me proposer un service. Ils ont pris le temps de comprendre mes objectifs, mes ambitions. Ils n’ont cessé de me challenger comme de vrais associés » témoigne Ali Haïdar. Fernando Ruiz et Benjamin Tissot l’ont guidé dans l’obtention d’une assurance prospection. Cette somme est essentielle pour financer les premières étapes du projet comme les frais administratifs, les conseils juridiques, l’aménagement du bureau, la prospection et le recrutement d’un expert local.
« Heureusement qu’ils étaient là. Ils m’ont permis d’éviter de me lancer avec des prévisions irréalistes. J’avais sous-estimé certains frais comme les voyages » raconte-t-il. En effet, l’ouverture de la filiale a rapidement révélé des défis inattendus. Les coûts de recrutements plus élevés que prévu ou encore les démarches bancaires au Maroc nécessitant une présence sur place et des délais plus longs. « J’ai dû prendre un billet d’avion simplement pour signer un papier en banque, ma présence physique étant exigé. La notion du temps est différente, il faut apprendre à être patient » complète-t-il.
Toutes ces contraintes n’entament pas sa détermination. Être présent dès les débuts de la structuration marocaine est une réelle opportunité de positionner Primer Consulting comme un acteur de référence.
De plus, l’ESN a bénéficié du soutien d’Élodie Foster de la Team France Export. C’est elle qui a ensuite pris le relais pour connecter Primer Consulting aux bons interlocuteurs sur place : chambres de commerces locales, directeurs informatiques marocains et partenaires potentiels. « Grâce à Elodie, j’ai pu rencontrer rapidement des décideurs locaux et ajuster mon plan de prospection. Cela m’a permis de gagner un temps précieux » affirme Ali Haïdar.
Au-delà de l’expertise et de l’aspect administratif et financier, l’entrepreneur insiste sur la valeur humaine de cet accompagnement : « Ils ont déjà vu ce qui marchait ou pas avec d’autres entreprises. J’ai pu compter sur leur soutien et leur encouragement. Je n’étais pas seul ».
À très court terme, la priorité est claire : recruter le bon profil technico-commercial pour incarner Primer Consulting au Maroc. « C’est un poste clé, c’est notre ambassadeur sur place. Je cherche une personne qui connaît bien son marché et qui a déjà une expérience internationale. C’est un investissement lourd, mais essentiel pour réussir » confie Ali Haïdar.
Le développement commercial se concentrera d’abord sur les PME et ETI locales, plus accessibles que les grands comptes exigeants des certifications et références locales. La prospection sera nourrie par la participation à des salons et des événements liés à la cybersécurité, domaine en pleine expansion au Maroc.
Ali Haïdar se donne un horizon de 12 à 18 mois pour décrocher un premier contrat significatif. « Ce sera le jalon essentiel pour valider notre compréhension du marché et asseoir notre crédibilité » précise-t-il. À moyen terme, il vise une contribution de la filiale marocaine à hauteur de 20% du chiffre d’affaires global.
Et au-delà ? « Dans 5 ans, pourquoi ne pas envisager d’autres pays africains ? Chaque chose en son temps. Pour le moment, je suis ravi d’être encore accompagné par la CCI et la Team France Export. J’espère que l’activité décollera comme prévu. On fait tout pour que ça fonctionne » conclut-il avec optimisme.
Fort de son expérience, Ali Haïdar partage volontiers ses conseils aux entrepreneurs tentés par l’international :
- Ne pas sous-estimer les coûts et le temps : « Chaque minute investie à l’international est aussi un manque à gagner sur l’activité locale. Il faut anticiper cette donnée ».
- S’appuyer sur les structures d’accompagnement : « Allez voir la CCI et la Team France Export. C’est primordial. Elles apportent un regard extérieur, des financements mais surtout un réseau et des mises en relation décisives ».
- Rester agile et ouvert : « À l’export, l’échec n’existe pas. Ce sont des leçons qui permettent d’ajuster sa stratégie ».