Entretien de recrutement : la posture d’écoute active

Entretien de recrutement : la posture d’écoute active
Témoignage

Parole d'expert : Fanny Denis, Chargée de mission RH - CCI Versailles Yvelines

L’entretien de recrutement est le temps décisif sur lequel vont se rencontrer le candidat et l’employeur. Moment crucial, il s’agit, côté candidat, de se présenter correctement en mettant en avant ses compétences afin qu’il soit recruté, et, côté employeur, de vérifier l’adéquation entre le projet professionnel du candidat et le poste qu’il propose. Afin d’éviter l’erreur de recrutement, il est essentiel de se doter d’une procédure et d’outils adaptés, mais également d’une posture d'écoute active.

La procédure et les outils

Dans un article précédent, nous avons vu qu’à l’occasion des échanges avec les candidats intervenaient des biais. Il est alors important de fixer un cadre que le recruteur veillera à respecter, afin d’évaluer les candidats sur une même base. Ce cadre peut être fixé par une procédure : par exemple, tous les entretiens seront réalisés en duo (le directeur + le manager), ou bien tous les candidats devront passer tel test technique. On peut également élaborer une grille d’entretien, qui permet au recruteur de réfléchir en amont aux questions importantes à poser. Cet échange prend alors la forme d’un entretien semi-directif : l’objectif du recruteur est de laisser le candidat répondre en toute liberté aux questions du guide d’entretien. Et c’est sur cette base qu’on pourra comparer les candidats : lequel a mentionné le travail en équipe, lequel n’a pas évoqué de chiffres, etc. Le recruteur doit se tenir dans une position d’enquêteur, afin de déterminer si oui ou non le candidat est en phase avec le projet de l’entreprise et le poste proposé.

La posture d’écoute active

Le marché du travail fait face à des tensions telles qu’il est indispensable aujourd’hui pour les employeurs de savoir « se vendre » : d’abord avec une marque employeur travaillée afin d’attirer les candidats, puis en entretien afin de verrouiller leur candidature. En entretien, il est alors crucial d’adopter une posture d’écoute active, qui vous permettra d’obtenir les réponses à vos questions. Muni de votre grille d’entretien, vous avez préparé les questions indispensables qui serviront à explorer le profil de votre candidat. Dans une posture d’écoute active, vous devez entendre la parole du candidat et l’aider à approfondir certains points.

Accueillir la parole du candidat

Ecouter un candidat signifie plusieurs choses :

  • On se rend physiquement disponible, c’est-à-dire qu’on montre au candidat qu’on est attentif à son discours : on veille à mettre son téléphone en silencieux, on ne consulte pas son ordinateur/téléphone en même temps, on maintient un contact visuel, etc.
  • On reste attentif aux feedbacks qu’on renvoie au candidat durant son exposé : le candidat est très attentif à vos retours non-verbaux durant son discours, veillez donc à garder une attitude neutre durant son temps de parole. Cela permet d’éviter au candidat d’ajuster son discours en fonction de ce qu’il pense percevoir de votre pensée/jugement.
  • On laisse un espace de discours suffisant au candidat : on évite alors de lui couper la parole, bien que cela puisse s’avérer nécessaire si son discours sort du cadre de l’entretien.

Encourager la parole du candidat

Néanmoins, écouter ne suffit pas. En plus d’accueillir la parole, vous devrez l’aider à approfondir son discours sur certains aspects. Et pour cela, on vous conseille de bien choisir vos relances : en effet, la manière dont vous relancez un candidat a un impact sur ce qu’il choisira de vous dire. On dénombre trois types de relance :

  • La réitération : cela consiste à reprendre mot pour mot les propos du candidat pour l’inciter à aller plus loin dans son discours. Par exemple : « Quand vous dîtes… » ou bien « Qu’entendez-vous par… »
  • L’assertion : il s’agit de proposer votre propre énoncé, vous indiquez alors ce que vous avez compris de son discours. Par exemple : « Ainsi, selon vous… » ou bien « Vous semblez avoir vraiment apprécié cette expérience »
  • L’interrogation : dans ce cas de figure, vous questionnez directement le candidat sur des fait ou des sentiments. Par exemple : « Pouvez-vous m’en dire plus à ce sujet ? » ou bien « Je ne comprends pas bien, pouvez-vous m’expliquer ? »

Et les silences ?

Le silence doit avoir sa place dans l’entretien, et ne doit pas être mal vécu (à moins d’être trop long !). Le silence peut signifier la réflexion, on laisse alors quelques secondes au candidat pour réfléchir à ce qu’il va répondre. Autrement, il peut indiquer la fin d’une prise de parole, il montre alors que le candidat a terminé sa réponse. Ce sera au recruteur d’approfondir par la relance si nécessaire, ou bien passer à une autre question.

 

En conclusion, mener un entretien de recrutement peut s’apparenter à mener une véritable enquête. Le recruteur investigue afin de comprendre le parcours du candidat et son projet professionnel afin d’en vérifier l’adéquation avec le poste proposé et le projet de l’entreprise. En adoptant une posture d’écoute active, neutre et bienveillante, vous mettrez ainsi toutes les chances de votre côté pour réussir cet entretien et au passage, laisser une bonne impression à votre candidat !

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