L’Afrique, quels leviers de croissance pour le développement de votre activité ?

Pour rappel, en quelques chiffres, l’Afrique c’est un continent composé de 54 pays, chacun doté de sa propre culture, de son propre système économique et de ses spécificités. Elle affiche une croissance économique moyenne globale de 3,5 % du PIB par an, avec de nombreux secteurs encore sous-exploités. Sa population, estimée à 1,5 milliard d’habitants, devrait atteindre 2,5 milliards d’ici 2050, entraînant une urbanisation soutenue et des besoins croissants en infrastructures, services et innovation. S’imposant comme un acteur clé des transformations économiques mondiales. C'est dans cette optique que les États africains ont mis en œuvre des réformes pour améliorer leur environnement des affaires et renforcer l'attractivité de leur territoire. Toutefois, les marchés africains requièrent une préparation et un accompagnement afin d’éviter une perte de temps ou de tomber dans des écueils.

Les opportunités s’étendent à de nombreux secteurs d’activité tels que l’éducation, l’agroalimentaire et l’agriculture, l’agro-industrie et l’industrie de transformation, les technologies de l'information et de la communication, le BTP et l’immobilier, les infrastructures (urbanisme et mobilité), la finance, les mines, les énergies (énergies renouvelables),la santé, la consommation.

Vous retrouverez dans cette fiche un panorama des opportunités sectorielles, un guide pratique en 7 étapes pour réussir son entrée sur le marché africain, ainsi qu’un tour d’horizon des dispositifs d’accompagnement mobilisables.

Panorama de quelques secteurs en pleine expansion

La croissance démographique du continent entraine des besoins dans de nombreux secteurs d’activité :

Éducation, formation professionnelle et formation continue pour répondre à l’urgence des besoins de compétences et créer de la valeur

Avec près de 60% de la population africaine âgée de moins de 25 ans, le continent africain est le plus jeune au monde. Cette jeunesse génère des besoins considérables en éducation, en formation technique, en apprentissage professionnel et en enseignement supérieur.

Des besoins qui ouvrent des opportunités pour :

• La création ou l’exportation de plateformes e-learning,
• Le développement de centres de formations dans les secteurs à forte croissance : énergie, IA, logistique, BTP, santé…
• La mise en place de partenariats entre établissements européens et africains : délocalisation de campus, diplômes conjoints, certifications.

En octobre 2024, la Côte d’Ivoire a lancé la Stratégie nationale de digitalisation de l’éducation 2024-2028, un programme qui vise à moderniser le système éducatif ivoirien. Pour les entreprises françaises disposant d’un savoir-faire reconnu, le terrain est propice à la coopération et à l’innovation.

Numérique et services financiers mobiles, une croissance spectaculaire

L’Afrique se positionne comme un véritable laboratoire du digital. Les services financiers mobiles (mobile money, néo-banque) facilitent les transactions pour des millions d’usagers. Les jeunes populations, très connectées, adoptent massivement ces outils et technologies, renforçant le besoin d’infrastructures sécurisées (paiement, cloud, IA). La transformation numérique s’étend aussi à d’autres secteurs : l’e-commerce, la cybersécurité, les plateformes de formation et les solutions de santé à distance, la e-administration…

En 2024, d’après le rapport « The State of the Industry Report on Mobile Money 2025 » la plupart des nouveaux comptes de services financiers mobiles enregistrés proviennent d’Afrique subsaharienne.

Des pays comme le Nigéria, le Kenya, la Côte d’Ivoire mais aussi le Maroc, favorisent un écosystème propice aux fintechs. Les entreprises franciliennes ont un rôle majeur à jouer pour proposer des solutions innovantes et sécurisées de paiement, de cloud, de data centers ou d’applications métiers.

Énergies renouvelables, cap sur le solaire

D’après le rapport 2024 sur le développement économique en Afrique de l’ONU, plus de 50% de l’approvisionnement énergétique du continent provient encore des énergies fossiles. Le continent dispose pourtant d’un potentiel considérable dans l’hydraulique, le solaire ou l’éolien. L’investissement dans ces énergies renouvelables est un des axes prioritaires pour renforcer la sécurité énergétique.

Les entreprises franciliennes ont l’opportunité de contribuer activement au déploiement de solutions innovantes, comme les kits solaires domestiques ou de centrales solaires hybrides.

Porté par la vision stratégique du Roi Mohammed VI, le Maroc consolide sa position de pionnier dans le développement de l’énergie solaire et éolien offshore. Il vise 52% d’énergie renouvelable d’ici à 2030 avec une perspective d’indépendance énergétique d’ici 2050.

Agriculture et agro-industrie, nourrir durablement le continent

L’agriculture reste le premier secteur d’emploi. Selon l'étude de l'OCED "Dynamiques du développement en Afrique 2024", en Afrique de l‘Ouest, fin 2020, le secteur agricole contribuait à environ 25% du produit intérieur brut (PIB) et à 45% de l’emploi. Moderniser les chaînes de valeur et y ancrer la transformation locale constitue un enjeu central aujourd’hui.

Agro-industrie, irrigation intelligente, mécanisation, logistique post-récolte, certification et sécurité alimentaire sont autant de domaines en recherche de solutions.

Face aux besoins en montée en compétences, l’Afrique offre des perspectives dans des domaines tels que la transformation agroalimentaire et la structuration des entreprises agricoles.

Immobilier, construction, transport et logistique : l’urbanisation accélère le mouvement

D’ici à 2050, la population citadine en Afrique devrait doubler et 2 personnes sur 3 résideront en milieu urbain. Cette urbanisation rapide entraîne une demande croissante en infrastructures : mobilité, routes, logements, équipements scolaires et hospitaliers.

Le secteur du BTP est en plein essor, tout comme les chaînes de distribution urbaine. Avec une économie plus vigoureuse centrée sur le consommateur, la demande ouvre un immense marché pour l’acheminement des biens et des services vers ces zones urbaines.

Dans ce contexte, les entreprises franciliennes peuvent apporter des solutions innovantes et durables. La croissance du e-commerce pousse aussi à développer des entrepôts, des plateformes logistiques ainsi que des systèmes de livraison et des réseaux de transport adaptés notamment dans des régions reculées.

Industries culturelles et créatives (ICC), un poids économique qui s’affirme

La création artistique, audiovisuelle et numérique représente un véritable vivier en Afrique.

Cinéma, télévision, musique, littérature, arts visuels et du spectacle, mode… autant de leviers créateurs de richesses et d’emplois pour le continent africain. Selon le panorama des ICC, publié en février 2025 par l’Agence Française de Développement (AFD), en Afrique, les ICC génèrent près de 45,3 milliards de dollars. Les ICC représentent par exemple au Nigeria près de 2% du PIB (Nollywood). Sur le continent africain, le potentiel demeure encore largement sous exploité.

Le numérique amplifie cette dynamique, portée par une jeunesse connectée, très impliquée sur les réseaux sociaux. Le marché de la téléphonie mobile est très dynamique avec certains utilisateurs possédant jusqu’à trois téléphones mobiles.

Pour y participer, les entreprises franciliennes peuvent s’engager via des appels à projet, imaginer et nouer des partenariats de coproduction audiovisuelle ou musicale, contribuer via l’apport de compétences en ingénierie culturelle et scénographie, créer des passerelles entre créateurs africains et marques françaises.

Les initiatives gouvernementales et institutionnelles facilitent la coopération internationale et visent à élargir l’accès aux marchés de produits culturels.

7 étapes clés pour réussir son entrée sur le marché africain

Réussir son développement sur le continent africain nécessite une stratégie structurée, comme pour tout développement à l’export, et une bonne compréhension des réalités locales. En effet, dans votre approche, il est important de ne pas perdre de vue à la fois les contextes d’influence extérieure et de géopolitique. Il faut également avoir à l’esprit une certaine géostratégie en Afrique. Les perspectives de marchés sont prometteuses et importantes. Toutefois il est nécessaire d’être bien préparé et accompagné pour bénéficier d’un retour sur investissement dans de bonnes conditions.

1 – Réaliser une étude de marché ciblée

Comprendre les besoins spécifiques du pays ou de la zone géographique sur laquelle vous souhaitez vous implanter. Bien vous imprégner des pratiques locales de consommation, des circuits de distribution, de la fiscalité et des risques géopolitiques.

2 – Évaluer le cadre réglementaire

Les codes d’investissement, les licences, les régimes douaniers, la fiscalité, le droit du travail, notamment à travers les évolutions de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLecaf), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA), Marché Commun des Etats de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA), …

Dans cette tâche, la CCI Paris Île-de-France, la Team France Export et les ambassades peuvent vous orienter et vous aider à mettre en place une veille juridique et politique.

3 – S’appuyer sur des partenaires commerciaux locaux de distributeurs, d’entreprises locales, d’agences publiques

La coentreprise ou la représentation commerciale sont parfois des modèles à envisager pour faciliter votre intégration dans l’écosystème local.

4 – Tester le marché avec un projet pilote

Sans donner d’exclusivité, vous pouvez privilégier dans un premier temps un seul distributeur, vous appuyer sur un seul point de vente, ceci pour limiter les risques et ajuster votre approche si besoin. Certains tests marchés peuvent se faire suivant une prestation de la Team France Export (Test sur offre) ou pourquoi pas via un site de e-commerce.

5 – Mobiliser les bons financements et les assurances

Ils sont nombreux : aides à l’export, garanties publiques, assurance-crédit export, cofinancement publics-privés, mise en place d’une solution en crédit-acheteur. Il est donc nécessaire, en fonction de la zone visée, du secteur d’activité de prendre le temps de balayer l’ensemble de ces offres.

6 – Adapter les produits et services au marché local

Il est peut-être nécessaire d’adapter la robustesse d’un produit, d’envisager l’accessibilité d’un service sous divers angles (distances, générationnelle…) ou encore de s’adapter aux langues locales.

7 – Former les ressources humaines et recruter localement

Une implantation réussie, c’est un transfert de compétences bien mené et une bonne gestion des ressources humaines pour fidéliser des talents locaux.

Les dispositifs d’accompagnement et ressources utiles pour accélérer votre projet

Voici les principaux dispositifs d’accompagnement et leurs axes d’appui majeurs pour les échanges avec l’Afrique :

Team France Export

La Team France Export est un dispositif public, créé en partenariat entre Business France, les CCI, BPI, le Conseils Régionaux et leurs partenaires. Elle est au service de l’internationalisation des entreprises françaises et répond à des missions de prospection collective. Grâce à ses conseillers internationaux implantés dans les régions et à l’étranger, la Team France Export propose un éventail complet de services personnalisés pour répondre aux besoins spécifiques de chaque entreprise.

CCI Paris-Île-de-France

La CCI Paris-Île-de-France a développé plusieurs formats pour accompagner les entreprises franciliennes qui souhaitent se mettre en “business” avec l’Afrique.

• Webinaires spécialisés : une série de webinaires de sensibilisation dédiés à l’Afrique est accessible sur le site de la CCI Paris Île-de-France ou via ce lien. Webinaires disponibles aussi en replay.
• Réseau d’entrepreneurs : notamment à travers le Comité Afrique du Club World Trade Center Paris Île-de-France, offrant un véritable espace d’échanges entre pairs et de rencontres pour faciliter l’accès aux opportunités commerciales sur le continent africain.
• Accompagnement expert : les experts de la CCI Paris Île-de-France interviennent sur les aspects fiscaux, juridiques et économiques.
• Veille et événements : restez informés via le site de la CCI Paris Île-de-France qui organise régulièrement ou relaie des événements et ateliers liés aux marchés africains.

Bpifrance

Bpifrance finance les entreprises dans leurs projets de développement (prospection, implantation), de transition, d’innovation et à l’international. Le programme Accélérateur Afrique offre, par exemple, un accompagnement individuel de 18 mois aux entreprises désireuses de s’implanter en Afrique (réservé à un groupe d’une dizaine d’entreprises sélectionnées suivants des critères).

Autres ressources utiles

Les ambassades, les CCI ou agences locales d’investissement. Les partenaires multilatéraux : Banque africaine de développement (BAD), Agence française de développement.

L’Afrique représente bien plus qu’un marché d’avenir. En pleine transformation, c’est déjà un terrain stratégique de croissance économique et d’innovation. Portée par une populations jeune, une urbanisation rapide et une digitalisation croissante, elle offre des opportunités concrètes et durables de développement à l’export, dans des secteurs clés tels que l’éducation, le numérique, les énergies renouvelables, l’agriculture ou encore les industries culturelles.

Saisir ces opportunités nécessite préparation, réseau et accompagnement. La complexité des environnements juridiques, culturels et géopolitiques impose une démarche rigoureuse, structurée et ancrée localement.

Grâce à ses expertises, à ses dispositifs d’accompagnement sur mesure et à son réseau de partenaires implantés en Afrique, la CCI Paris Île-de-France vous permet de transformer votre ambition en un projet structuré, viable et durable, tout en sécurisant chaque étape de votre développement

Vous souhaitez évaluer votre potentiel de développement sur le continent africain ? Contactez le Comité Afrique du Club WTC Paris