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Le Quittoking, ces démissions filmées et publiées sur TikTok par la génération Z, dépasse le simple effet de mode. Ce phénomène révèle un malaise profond au travail et met en lumière les attentes d’une génération qui ne veut pas moins travailler, mais mieux travailler.
Le quittoking est une tendance venue du Royaume-Uni, popularisée aux États-Unis, et qui touche désormais la France.
Derrière ce mot se cache un concept simple : de jeunes salariés, principalement de la génération Z (nés entre 1995 et 2010), se filment en train d’annoncer leur démission et publient la vidéo sur TikTok.
Un geste spectaculaire, qui interroge. Pourquoi démissionner publiquement ? Pourquoi exposer cela à des milliers de personnes ?
En réalité, le Quittoking n’est pas une mode superficielle : c’est un véritable signal d’alarme. On peut même le considérer comme une forme de protestation de salariés qui ne trouvent plus d’autres moyens de se faire entendre.
Traditionnellement, la démission était un acte strictement privé. La génération Z a bouleversé cette règle en la rendant publique et sans tabou. Pour beaucoup de ces jeunes, les réseaux sociaux sont devenus un espace où l’on partage sa vie professionnelle comme sa vie personnelle et surtout un endroit où l’on peut dénoncer ce qui ne va pas.
Les vidéos de Quittoking reviennent souvent sur des thèmes qui touchent un grand nombre de salariés quel que soit la génération : surcharge de travail, manque de reconnaissance, conditions de travail toxiques, harcèlement et burn-out.
Autrement dit : des situations où la parole ne circule plus en interne.
Le salarié se tourne alors vers l’extérieur, où il peut dire ce qu’il vit, faute de pouvoir le faire dans l’entreprise.
Ce geste n’est pas sans conséquences. En effet, ces vidéos peuvent nuire durablement à la réputation d’une entreprise et impacter directement sa marque employeur. On entend souvent que la génération Z serait « exigeante », « peu loyale », ou « difficile à manager ».
Mais est-ce vraiment le bon terme à utiliser ?
Une jeune femme, interviewée sur TF1, explique parfaitement le sentiment général :
« On n’a pas envie de reproduire les mêmes schémas que nos parents, qu’on a vu s’épuiser à la tâche, pour des salaires pas ouf, dans des conditions de travail bancales, pour zéro reconnaissance. Le travail, c’est juste le travail. On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre. »
La Gen Z ne veut pas moins travailler, elle veut mieux travailler. Cela doit être pour chacun d’entre nous une prise de conscience.
Ce que demandent les jeunes n’est pas « extraordinaire », ce sont simplement des conditions de travail que tout employeur a légalement et moralement le devoir d’offrir : le respect, sécurité, reconnaissance, une organisation claire et un équilibre de vie. Ils ne réclament pas des privilèges, ils rappellent des fondamentaux qui parfois se perdent dans certaines entreprises.
En parcourant les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on a constaté une chose, pour certains jeunes salariés, le travail était devenu une source de pression. Il n’est pourtant pas censé être vécu comme un enfermement. Mais dans de nombreux témoignages liés au Quittoking, la démission est décrite comme une véritable libération. C’est d’autant plus préoccupant que nous passons une grande partie de notre temps au travail : si nous ne nous y sentons pas bien, il devient difficile de s’épanouir, d’être motivé et de rester engagé.
Lorsqu’un collaborateur vit son départ comme un soulagement, ce n’est pas un caprice. C’est le signe qu’il a accumulé du stress, de la fatigue ou un malaise profond sans trouver d’espace pour en parler. Ce ressenti doit alerter les entreprises, il révèle un manque d’écoute, de prévention ou d’adaptation des conditions de travail.
Pour les TPE/PME souvent déjà très sollicitées cela peut être un défi, mais aussi une opportunité de transformation positive.
La nouvelle génération représente les salariés de maintenant et de demain. Les ignorer reviendrait à se priver d’un vivier de talents essentiel. Ce que montre le phénomène du Quittoking, c’est qu’il existe un vrai problème dans certaines organisations.
L’objectif n’est évidemment pas d’empêcher les jeunes de parler. L’enjeu est de leur offrir un espace interne où ils puissent le faire, avant que les frustrations ne se transforment en vidéos virales. Voici quelques recommandations simples :
Pour finir on peut dire que le Quittoking n’est pas une menace mais un avertissement. En effet, Il ne doit pas être vu comme une rébellion immature de la part de la Gen Z. C’est un indicateur révélateur : celui d’une génération qui refuse le silence face à des conditions de travail qu’elle juge injustes. Une génération qui veut travailler, mais pas à n’importe quel prix. Une génération qui cherche du sens, du respect et un cadre sain.
Pour les entreprises, il ne s’agit pas d’être parfaites ni de tout révolutionner, mais il s’agit d’avancer, pas à pas, vers un modèle plus humain et plus transparent. En offrant à leurs équipes de bonnes conditions de travail — ce qui devrait être la norme — les entreprises gagnent en engagement, en attractivité et en stabilité. Le message de la Gen Z est clair, on peut travailler ensemble, mais dans de bonnes conditions. À nous de faire en sorte que cela soit possible.
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